Mesdames, Messieurs,
Chères et chers ami.e.s,
Chères et chers camarades,
Je commencerai comme il est de coutume par vous souhaiter à toutes et tous une bonne année 2019 et par vous dire le plaisir que j’ai à partager avec vous, une nouvelle fois, ce moment convivial. Nous en avons bien besoin.
Permettez-moi, comme je l’ai fait aux Pennes Mirabeau la semaine dernière, de faire un petit retour dans le passé et partager avec vous un moment d’histoire :
Le 27 avril 1789, Louis XVI, ci-devant roi de France, convoquait en ces termes les Etats Généraux « Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour nous aider à surmonter toutes les difficultés ».
Chaque paroisse était invitée à établir un cahier de doléances, ces cahiers seraient ensuite regroupés pour alimenter le débat.
Vous connaissez la suite de l’histoire les « bons sujets du roi » n’ont pas fait exactement ce que l’on attendait d’eux.
Et maintenant retour au présent…………….
Le 15 janvier 2019 Le Président Macron nous écrit pour l’organisation d’un grand débat censé répondre aux justes colères des français. Dans sa jupitérienne bonté il nous précise qu’« Aucune question n’est interdite ».
Aucune ? Sauf l’impôt sur la fortune, la taxation du capital, l’explosion des dividendes des actionnaires, le SMIC et plus généralement l’augmentation des salaires, l’évasion fiscale, la remise en cause du code du travail, les retraites, l’assurance chômage.
Et le président enfonce le clou : « Nous ne reviendrons pas sur les mesures afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage », et d’ajouter « c’est nous ou le chaos ».
Le grand débat est clos avant qu’il soit ouvert. Nous assistons là non pas à un moment démocratique mais à un grand moment d’enfumage et de préparation par le président des élections européennes de juin prochain.
Voilà la réponse à ceux « qui ont perdu le sens de l’effort » : tous ces gilets jaunes ou rouges, ces stylos rouges, ces blouses blanches, ces robes noires, ces retraité.e.s, ces privés d’emploi, ces salarié.e.s du privé et du public tous ceux qui crient depuis des mois leur soif de démocratie et de justice, tous ceux qui revendiquent une autre répartition des richesses.
Si nous ne partageons ni toutes les revendications ni tous les modes d’action des gilets jaunes, ils posent en grand la question de la justice sociale.
Ils ont raison !
Les violences policières dont ils sont victimes ne peuvent être justifiées par les débordements de quelques extrémistes.
La surenchère de violence est aussi imputable au gouvernement qui parle beaucoup d’ordre républicain mais qui n’est pas capable de l’assurer mettant les forces de l’ordre elles-mêmes dans des situations difficiles.
Ce ne sont pas les effets de muscles de Monsieur Castaner, dont l’histoire retiendra surtout qu’il a offert sur un plateau notre Région à la droite, avant de prendre le train en marche, qui feront oublier ce qui s’est passé un certain premier mai 2018.
Depuis son élection Emmanuel Macron méprise les élu.e.s et combat les syndicats. Il leur demande aujourd’hui de relayer son opération de communication, de promouvoir son quizz avec comme seules réponses possibles : celles qui vont dans le sens de sa politique et valideraient la casse des services publics et de la protection sociale.
Voulez-vous moins d’enseignants, moins d’hôpitaux ou moins de trains ? … on vous laisse choisir si vous préférez vous amputer d’une main ou d’un pied….
Pourquoi ne pas débattre aussi des 100 Milliards, j’ai bien dit 100 milliards, que les actionnaires du CAC 40 se sont distribués en 2018 ? Ou du fait que les 26 personnes les plus riches possèdent autant d’argent que la moitié de l’humanité. 26 personnes d’un côté 4 milliards d’humains de l’autre.
En face, les salariés, eux, doivent pied à pied défendre leur pouvoir d’achat et leur emploi, préserver leur savoir-faire, leur outil de travail et les richesses qu’ils produisent.
C’est notamment ce que font les salariés de la Centrale Thermique de Meyreuil Gardanne, depuis bientôt 50 jours de lutte avec leur syndicat CGT pour obtenir de la part du gouvernement un moratoire sur la fermeture de leur entreprise, un moratoire qui permettrait de se laisser le temps et les moyens de construire un projet alternatif crédible et viable pour l’avenir du site, en n’écartant à priori aucune possibilité technique.
C’est bien la position que nous défendons dans la lettre que nous avons adressée avec Roger Meï et les élus du territoire – dont Rosy Inaudi et Martine Vassal – à Monsieur De Rugy et ce dès le mois de novembre. A ce jour pas de réponse de la part du ministre mais une fin de non-recevoir de la part de la Secrétaire d’Etat Mme Wargon dans une interview accordée au journal La Marseillaise. « On garde le cap et pas question d’évoquer ce sujet dans le cadre du débat sur la transition énergétique« .
Quelle belle démonstration de l’utilité du débat national quand on sait que c’est la même Mme Wargon qui va piloter cette pseudo concertation !
Alors on prétend donner la parole au peuple et à ses élu.e.s mais à condition qu’elle ne gêne en rien la voix du « Maître ».
Monsieur le Ministre, Madame la Secrétaire d’Etat, nous sommes des élu.e.s responsables, nous connaissons les enjeux du réchauffement climatique et la nécessité de travailler à des solutions alternatives. Mais nous voulons le faire de manière cohérente.
On ne fait pas de transition énergétique quand on ferme des voies ferrées, qu’on ne réouvre pas la ligne Gardanne Carnoules.
D’un autre côté nous avons la situation d’Altéo :
Des menaces sérieuses pèsent sur l’avenir de l’entreprise à brève échéance.
Là aussi la question de la protection de l’environnement n’est pas annexe.
L’entreprise a fait des efforts, mais elle a sûrement trop tardé. Les exigences doivent être maintenues mais on peut aussi s’interroger:
Est-ce protéger la planète que de délocaliser dans un pays en voie de développement, sans droits ni protection pour les travailleurs, sans contrôle sur les rejets?
Est-ce que les catastrophes industrielles en Inde ou ailleurs ne nous concernent pas ?
Travailler à protéger notre environnement, oui, mais aller polluer dans d’autres pays, évidemment plus pauvres, ce n’est pas ma conception de la défense de la planète.
Nous avons besoin des alumines techniques produites ici, alors travaillons à les produire dans les meilleures conditions possibles, en étant exigeants. Je crois que c’est ça avoir une position responsable pour notre avenir.
Le Président je l’ai dit, en appelle aux élus, aux maires en particulier, pour organiser la participation citoyenne alors que depuis son élection il n’a de cesse d’étrangler les communes, les Départements en baissant les dotations de l’Etat.
La participation citoyenne nous l’avons à cœur, nous, les élus de proximité, nous la mettons en œuvre lors de nos permanences, de nos conseils cantonaux.
Nous écoutons, nous partageons, nous construisons avec la population de notre canton. Pour ma part j’ai fait de la participation citoyenne et de la solidarité les deux axes forts de mon action.
La solidarité c’est la compétence première du Conseil Départemental.
Collectivité menacée aujourd’hui par une hypothétique fusion avec la Métropole, fusion des plus confuses dont on ne connait toujours pas les modalités mais dont on sait l’objectif : réduire la dépense publique.
Que vont devenir les compétences essentielles du Département pour nos populations les plus fragiles ? Celles qui au chômage, essaient de vivre avec un RSA, celles en situation de handicap ?
Et qu’en sera-t-il de la protection de l’enfance, responsabilité majeure du conseil départemental ?
En cette année des 30 ans de la signature de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, notre Conseil départemental doit avoir une autre ambition pour la protection de l’enfance, et notamment entre autres envers les mineurs, étrangers ou pas, qui dorment dans les rues de Marseille.
Je pourrais évoquer aussi l’importance de notre collectivité pour le mouvement associatif, dans le domaine de la culture et du sport entre autre, pour les personnes dites du « Bel Age », pour les communes et l’aide qui leur est accordée pour réaliser de nombreux travaux indispensables au vivre ensemble.
Alors oui :
Nous tenons, au Département !
Nous tenons, à la proximité ! Et nous croyons à la participation citoyenne !
Que Martine Vassal cumule la Présidence du Département et de la Métropole, nous inquiète.
Regrouper dans les mains d’une seule personne autant de pouvoirs ne va pas dans le sens de la démocratie.
D’autres collectivités, à Bordeaux ou dans le Val de Marne, ont refusé les fusions Département/Métropole, c’est donc possible ici aussi.
En ce début 2019, je dois aussi rappeler qu’en mai prochain ont lieu les élections européennes. Des élections pour lesquelles les électeurs se mobilisent peu, ce qui est fort regrettable, vu le poids sans cesse croissant des décisions européennes sur notre vie.
Je ne vous surprendrai pas en vous disant que je soutiendrai la candidature de Ian Brossat qui conduira au nom du PCF une liste de rassemblement clairement à gauche et clairement citoyenne. Très vite viendront dès le printemps 2020 les élections municipales.
Ensemble nous veillerons à garder les municipalités progressistes et à en conquérir d’autres parce qu’avec un pouvoir d’une dureté qui ne cesse de croitre, avec la progression des idées de haine de l’extrême droite menaçante, les populations de notre canton auront besoin d’élu.e.s à même de mener les combats pour la justice sociale et la démocratie. Je sais pouvoir compter sur vous, vous pouvez compter sur moi.
Alors en ce début d’année 2019, je nous souhaite une année revendicative et solidaire. Solidarité, entre nous, solidarité avec les plus fragiles, solidarité avec tous ceux qui fuient leurs pays frappés par la misère et la guerre, solidarité pour être tous différents et tous gagnants.
Efforçons-nous comme nous y invitait le grand poète Edouard Glissant « d’Agir dans notre lieu, et de penser avec le monde ». Bonne année 2019. Merci.
Seul le prononcé fait foi