INTERVENTION D’EVELYNE SANTORU-JOLY
CONSEIL MUNICIPAL EXTRAORDINAIRE PORT DE BOUC- 1er FEVRIER 2018
Conseil départemental
Je voudrais saluer à mon tour la tenue de cette initiative qui comme cela a été dit, marque un moment important et grave de la vie de la commune et plus généralement des collectivités locales.
Après tout ce qui a été formulé sur la situation qui est faite à notre commune, je voudrais parler du devenir du département.
J’interviens aussi pour souligner avec force le rôle important, complémentaire du couple département commune.
Sachant que ceux-ci sont à l’origine de La République Française. La première décision qu’a prise l’assemblée constituante fut la création des communes et des départements.
C’était et cela doit rester deux échelons essentiels, de démocratie et de proximité face au pouvoir central de l’Etat.
Le département est fortement impliqué dans la vie des communes par les aides qu’il leur octroie, et le soutien aux associations culturelles, sportives, sociales qui font la vie dans nos quartiers, dans nos villes. Il s’agit là de choix volontaires, soucieux de répartir équitablement l’argent public en fonction des besoins des populations.
Cette politique non obligatoire a été rendu possible par la loi de décentralisation qui a doté les conseils généraux d’alors de prérogatives progressistes, mises en œuvre au service de l’intérêt général.
Cela fait maintenant plusieurs années que nous sommes inquiets et que nous vous alertons quant à une éventuelle fusion du département avec une autre collectivité. Hier c’était peut-être avec la région aujourd’hui c’est avec la Métropole.
Cette proposition relancée par les députés socialistes au début de l’année 2017, critiquée alors à grands cris par la droite marseillaise qui, maintenant, l’accompagne. Cette fusion relancée par Macron et son gouvernement et pas plus tard que lundi dernier une réunion s’est tenue avec des parlementaires où le Président a été on ne plus clair. Oui fusion il y aura !
Il serait souhaitable que la présidente du CD passe du refus à ne pas accepter une « fusion imposée d’en haut », pour reprendre ses termes, au refus d’une fusion tout court et engage une grande riposte départementale comme sont en train de le faire des Présidents de CD de la région parisienne.
Toutes celles et ceux localement qui ont soutenus les gouvernements précédents, que ce soit celui de Sarkozy ou celui de Hollande, et maintenant celui de Macron, sur cette question portent et porteront une lourde responsabilité s’ils ne combattent pas cette réforme institutionnelle et plus largement cette politique qui ignore l’Humain au profit de l’argent.
Car alors que la Métropole est incapable d’assumer les missions premières qui lui ont été confiées par la loi en matière de transports, de développement économique et d’environnement, voilà donc que l’on nous propose de lui transférer les compétences du département c’est-à-dire : la gestion, les réhabilitations et constructions des collèges ( pour la reconstruction du collège Paul Eluard dont le coût est d’environ autour de 30 millions d’euros), le SDISS, le fonctionnement de nos sapeurs-pompiers et la construction et réhabilitation de nos casernes ( 5 millions d’euros pour notre caserne), la politique pour les personnes à mobilité réduite, l’AAH, celle pour les personnes âgées, l’APA, ou la gestion du R.S.A. et de l’insertion ainsi que l’aide à la petite enfance avec les crèches.
De qui se moque-t-on ?
En fait de rationalisation et d’économies nous irions vers un chaos institutionnel. Ce serait aller à l’envers de la modernité et de l’efficacité.
C’est un choix délibéré du pouvoir, nous le condamnons sans appel !
Nous nous y opposons fermement !
Nous défendons l’utilité et la pertinence du conseil départemental, de cet échelon administratif et politique. Cette suppression déguisée des départements, et des communes éloignerait encore plus les citoyen.ne.s des lieux de décisions.
Si le Département est supprimé, tout ce qui est facultatif pourrait disparaître.
Pour l’année 2017, Port de Bouc a bénéficié de 4 130 149 euros du CD dans ce cadre. Dont 3 360 938 euros pour les travaux dont la vidéo protection, du complexe Unia, des travaux dans nos écoles, la réhabilitation de la maison des associations, etc… 268 000 euros de subventions pour l’ensemble du tissu associatif port de boucain, 9 967 euros pour les 4 centres sociaux et 491 244 euros pour nos enfants, les collégien.ne.s! A cela s’ajoute, les moyens pour nous offrir chaque année le concert de Noël ainsi que le colis de Noël pour les personnes âgées qui répondent aux critères et qui l’attendent avec impatience ainsi
Je le répète ce sont des politiques non obligatoire !
Qu’en serait-t-il demain ?
Nous voyons bien là que ce qui se profile pour les départements participe de la même manœuvre qui est en vigueur contre les communes.
Nous ne voulons pas de ce retour en arrière, de cette recentralisation. Nous ne voulons pas d’une vente à la découpe de la République et de ses services publics au profit du secteur marchand comme c’est déjà le cas pour les autoroutes, les parcmètres, et cela peut le devenir pour la voirie, l’eau, pour les déchets.
Le prétexte de la réduction des déficits publics est une vaste tromperie. Pour réduire un déficit, on peut faire le choix de réduire les dépenses mais on peut aussi faire le choix d’augmenter les recettes.
C’est le choix que ferait notre majorité municipale !
Car l’argent existe bel et bien ! Je pense notamment au scandale de la fraude fiscale dont le montant est estimé à 80 milliards d’euros, la suppression de l’ISF (4 milliards de moins au budget national), le CICE, dont le coût annuel est estimé à 20 milliards d’euros à l’horizon 2020. Sur trois ans ce sont 48 milliards d’euros, la plus importante dépenses de l’Etat !!
Vous vous rendez compte du manque à gagner pour les finances publiques !
Alors que pendant ce temps on assiste à une augmentation scandaleuse des dividendes versés aux actionnaires des grandes entreprises, plus 40% en un an dividendes qui ne sont pas réinvestis dans l’économie réelle du pays, qui ne crée aucun emploi et au contraire qui alimente toujours plus la spéculation financière. Nous avons tous des exemples d’entreprises qui se portent bien mais qui licencient en profitant des dernières mesures contenues dans la loi travail, ou alors comme carrefour qui, pour augmenter son bénéfice, qui s’élève déjà à 1 milliard d’euros, veut supprimer 4500 emplois et pour cela fermer des magasins !! C’est tellement gros que l’on a du mal à le croire et pourtant !
Aussi avant de demander aux populations, aux collectivités de faire des économies ou de toujours payer plus, que celles et ceux qui font le choix de toujours prendre l’argent aux mêmes pour enrichir toujours les mêmes nous donne l’exemple !
Ce qu’une loi fait, l’intervention populaire peut le défaire. Déjà par nos actions nous avons pu freiner, reporter certaines décisions c’est pourquoi,
Je le répète, nous ne nous laisserons pas faire et avec vous nous contrecarrerons ces projets. Exigeons une juste répartition des finances publiques, d’autres choix pour une véritable réforme de la fiscalité qui s’attaque à l‘évasion fiscale et à la fraude fiscale, qui fasse contribuer les revenus financiers des grandes multinationales, des banques, de leurs actionnaires, à l’effort collectif comme nous tous et toutes le faisons par nos Impôts sur le revenu, la TVA, La CSG etc…
Ce conseil municipal extraordinaire est une grande étape dans cette bataille qui je l’espère sera suivi de beaucoup d’autres manifestations pour obtenir gain de cause car c’est notre DROIT !