Conseil de canton du 28 mai 2018- Septèmes les Vallons
Mesdames, Messieurs, cher-es ami-es,
Nous voici arrivés à mi-mandat, 3 ans déjà que vous avez décidé de me reconduire : conseiller départemental.
Alors, chacun sa manière de faire un bilan. Il y a ceux qui font de grandes messes avec de grandes dépenses en communication, en ce qui me concerne et en ce qui concerne les élus du groupe communistes et partenaires au département nous avons choisi, j’ai choisi, de poursuivre le travail engagé avec vous au travers des conseils de canton !
Etre élu dans l’opposition n’est pas toujours facile, il est nécessaire de rappeler que c’est vous que je représente et que vous méritez autant que les autres citoyens. Mais ne vous inquiétez pas, je sais me faire entendre et porter votre voix ! Et cela grâce à vous et votre engagement !
Ne rien lâcher, voilà le sens de mon engagement quotidien et celui des élu-es de mon groupe.
Dans le même temps, il ne s’agit pas de faire « du contre » majorité départementale.
Non, dans notre action d’élus, nous essayons, à chaque fois que cela est possible, d’être constructifs.
Par nos interventions,
Par nos propositions
Et au travers de nos votes.
Et quand c’est positif, nous émettons un vote favorable.
Alors, qu’avons-nous fait depuis trois ans ?
Beaucoup de choses qui sont soit en lien direct avec notre territoire soit qui relèvent de l’action politique départementale.
Nous défendons, accompagnons les associations dans leurs demandes de subventions soit pour notre canton :
10.383.408 d’euros et cela malgré les fortes baisses décidées par la majorité départementale de subventions réparties :
146 804 Vie locale et Associative, 21500 pour la culture, 262 860 Sport et Jeunesse, 141 800 Santé et Handicap, 235 175 Environnement, 535 043 Collèges et Education, 640 086 Insertion emploi. Et 8 400 140 d’aides aux communes pour des travaux de proximité ou aides à l’enfance, au CCAS aux Séniors …..
C’est aussi le sens de nos interventions pour que vivent les services publics : l’hôpital, la poste, la CAF…
C’est aussi pour cela que nous tenons à être auprès des salariés en lutte et trouver avec eux comment leur être le plus utiles possible : en intervenant, en alertant … comme par exemple pour Coca Cola, Altéo, la Centrale ou l’Hôpital Nord.
Nous ne manquons pas d’intervenir dans le débat national, qui a des répercussions sur notre vie de tous les jours.
Les désengagements de l’Etat au détriment des collectivités c’est moins de moyens pour la solidarité ! Puisque la compétence principale du Département, c’est celle-ci. C’est donc moins pour l’enfance, pour les séniors pour les personnes en situation de handicap, pour celles en recherche d’emploi …
Dans notre canton, c’est moins de moyens pour la MDS, et une situation de plus en plus tendue pour les personnels et les usagers qui, au final, n’ont pas le service à la hauteur de leur besoins. C’est grave aussi pour les centres sociaux comme pour les associations qui rencontrent de graves difficultés, avec la baisse des subventions et la suppression des emplois aidés. D’ailleurs le centre social de la Gavotte aux Pennes subit les conséquences de ces choix austéritaires. Mais c’est aussi des choix politiques.
Je l’ai dit à l’instant, la compétence majeure du département, celle pour laquelle la loi le nomme chef de file, celle qui doit être exercée en priorité, c’est l’action sociale, la solidarité et l’insertion.
Et, en ce domaine, le compte n’y est pas !
D’ailleurs, et c’est particulièrement révélateur, pour son bilan la droite départementale a fait éditer au travers d’un numéro spécial d’Accents, et pour arriver à une partie du bilan qui parle de l’insertion, tenez-vous bien, il faut arriver à la page 70 !
Les 69 autres pages, hormis quelques mots dans l’interview de la Présidente, ne traitent pas de ce qui est LA priorité du département.
Le seul acte majeur que la majorité ait fait depuis trois ans, c’est de supprimer la prime de Noël donnée aux bénéficiaires du RSA et qui existait depuis plus de 20 ans.
Au-delà de ça : La situation dans les Maisons de la Solidarité est explosive, les PMI se sont vu réduire leurs moyens, l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, pour aider les personnes âgées est toujours en dessous de 20 euros ce qui classe les Bouches du Rhône, département riche, dans les tout derniers en France ; l’accueil des mineurs isolés étrangers n’est pas assuré et des dizaines d’enfants dorment dans les rue de Marseille chaque nuit…
D’ailleurs, le Conseil Départemental a été doublement condamné par la justice en matière d’enfance.
Je ne crois pas que ces éléments de bilan fassent partie de ceux dont la Présidente fait état dans ses meetings de bilan…
Aujourd’hui, le débat porte sur la fusion ou pas du Département avec la Métropole. Alors on voudrait, sous prétexte de « rationalisation », confier à cette structure la gestion de nos collèges, des sapeurs-pompiers, le handicap, les personnes âgées, l’aide aux communes ou la gestion du R.S.A. et de l’insertion ?
En fait de rationalisation et d’économies nous irions vers un chaos institutionnel dont les habitants, particulièrement les plus fragiles, seraient les premières victimes.
De son côté, la Présidente du Conseil départemental prépare cette fusion en se déclarant candidate à la présidence de la métropole pendant que sa majorité fait exploser l’endettement du Conseil départemental qui va passer de 450 millions d’euros lors de leur arrivée à 1 milliard 200 millions d’euros en 2019 !
Alors qu’il faudrait revitaliser la démocratie en partant des communes, petit à petit on éloigne les citoyen-nes des centres de décision en créant des métropoles, on dénie aux syndicats les moyens d’intervenir, on développe une stratégie de la culpabilisation des plus modestes, on fait de la politique un spectacle. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas pour rien qu’un des premiers actes de la Présidente a été de supprimer la Délégation : Démocratie, Citoyenneté, Services Publics dont j’avais la charge.
Ouvrir le champ de la démocratie, c’est le choix que nous avons fait.
C’est le sens du travail engagé avec les conseils de cantons, avec le conseil de canton associatif, animé par Philippe Petit, et les réunions thématiques que nous avons tenues, dans notre canton mais aussi dans le département.
D’ailleurs ce soir, nous avons souhaité poursuivre le débat engagé sur l’avenir de nos forêts.
En effet, depuis le travail engagé par André Molino avec sa pétition suite au départ de la base des canadairs, nous avons eu divers échanges et conférence de presse – toujours avec André – que nous avons tenues sur la question de la protection de la forêt et à lutte contre les incendies il reste des questions pour qu’enfin des moyens soient mis en œuvre pour préserver nos collines.
Et je sais qu’ici à Septèmes, c’est très important. Mais ces questions seront abordées dans la deuxième partie de notre rencontre.
Ouvrir le champ de la démocratie, c’est aussi participer aux Assemblées des associations, aux Conseil d’Administration des collèges … en fait nous essayons d’être là ou vous nous le demandez, pour faire entendre la voix de tous !
Ouvrir le champ de la démocratie c’est aussi veiller à ce que la population et les élu-es du territoire soient informé-es des choix de la Présidence du département.
C’est aussi voter tous les investissements qui sont utiles à la population de notre territoire : que ce soient les travaux de proximité si nécessaires aux communes, à la réalisation de la crèche : la ronde des pitchouns à Septèmes ou les aménagements des écoles pour la sécurité des enfants…
Ouvrir le champ de la démocratie c’est construire avec vous les lois de demain.
Car une bonne loi, un bon projet est celle ou celui qui parle et qui répond à ce qui se vit ; qui s’ancre dans la réalité et qui se met en partage pour faire entendre la voix de celles et ceux qui sont en demande de reconnaissance et d’équité.
C’est pourquoi, de la même manière que je suis favorable à la mise en réseau des acteurs, des élu-es, sur les territoires : en partant du local, de la commune, du quartier, je crois essentiel de pouvoir le faire au niveau national.
C’est le sens du travail que nous avons engagé sur le handicap avec Pierre Dharreville, député des Bouches du Rhône. Dans un premier temps en multipliant les échanges avec les acteurs du mouvement associatif, puis en mettant en place un collectif de travail et de réflexion avec ceux qui le souhaitaient, puis en prenant des initiatives, comme notre première rencontre autour des personnes handicapées vieillissantes et des réponses pour un parcours choisi.
Alors il reste encore beaucoup à faire, et nous avons besoin de vous et de vos interventions pour cela. Par exemple nous avions décidé de mettre en place des lanceurs d’alertes afin de pouvoir mettre en réseau et intervenir dès que possible. Nous n’y sommes pas encore. (Rappel du site).
Pour terminer mon propos et avant de vous céder la parole sur ce bilan de mi-mandat, permettez-moi en tant qu’élu de réaffirmer mon attachement au Service Public de proximité rendu par les collectivités territoriales, les communes et le département, mais plus largement au service public de la santé, la communication, l’éducation, le transport… Je soutiens pleinement les différentes actions et luttes, notamment celles des cheminots qui remettent au cœur du débat l’intérêt général, la solidarité nationale face à la casse perpétrée par le gouvernement actuel au service des plus riches.
Seul le prononcé fait foi.
Claude Jorda -Conseil Cantonal Gardanne- 24.5.18