Séance Publique au CD13-27 juin 2019-Budget supplémentaire et DM1-Intervention de Gérard FRAU

Gerard FrauMadame la Présidente,

Monsieur le rapporteur Général au Budget,

Mes chers collègues,

 

Le B.S. et la DM1 n’impactent pas de façon majeure nos finances et le compte administratif est conforme au budget prévu en décembre 2017 alors que notre dette chemine tranquillement vers le milliard d’euros.

Nous constatons tout de même que si la DGF se stabilise après des années de ponction, l’Etat nous punit de 13 millions parce que notre collectivité n’a pas signé le « pacte de confiance » limitant à 1,2 % l’évolution de nos dépenses de fonctionnement.

Au regard des besoins immenses de la population des Bouches du Rhône, des réponses urgentes et nécessaires à apporter pour le développement social, économique, urbain, culturel et sportif…

Des besoins de nos agents et de nos services, il faut vraiment être sorti de la vie réelle pour empêcher les collectivités territoriales, notamment celle agissant en premier sur la solidarité, de dépenser plus d’argent que ce que les libéraux au pouvoir ont autorisé.

C’est le retour de la tutelle qui, sournoisement, depuis quelques années, se remet en place !

Alors, le constat que nous pouvons tirer, années après années, lors de l’examen de nos comptes administratifs, c’est que les dépenses de solidarité augmentent.

Comment pourrait-il en être autrement dans un pays qui compte 9 millions de pauvres.

Dans un Département où la ville-centre, Marseille, a abandonné ses populations les plus démunies.

Où le chômage reste élevé parce que nous avons tourné le dos à l’industrie pensant que le service allait compenser les pertes…

Et je vois que le gouvernement, dans sa grande mansuétude, annonce un plan pauvreté sans penser une seconde que pour lutter contre la pauvreté monétaire il faut que les gens aient plus d’argent.

Et pour cela, il faut arrêter d’avoir des minimas sociaux en dessous du seuil de pauvreté,

Il faut augmenter le SMIC car la marge entre le seuil de pauvreté monétaire et le SMIC n’a jamais été aussi faible.

Jugeons plutôt :

Seuil de pauvreté : 1 026 euros

SMIC NET : 1 171 euros…

RSA Personne seule : 560 euros et 839 pour un couple…

Alors, oui, nous sommes au cœur de la problématique de notre Département, des départements de France car l’insertion, la solidarité sont notre ADN, notre raison d’être, la raison d’être des Départements pour laquelle ils sont chefs de file.

C’est pour cette raison que nous nous interrogeons sur la problématique de la fusion Métropole/Département pour laquelle vous êtes, Madame la Présidente, la seule en France à la vouloir.

Tous les Présidents de Départements concernés ont dit NON !

A juste titre d’ailleurs car depuis la loi Sarkozy de Réforme des collectivités du 16 Décembre 2010 aux lois MAPTAM et NOTRe, un rythme insoutenable de réformes, en contradiction les unes avec les autres, accompagnées de réduction des dotations, ont fait vaciller, particulièrement dans notre Département, les fondements de l’action publique locale !

Et une nouvelle loi est au parlement, relative à la transformation de la fonction publique, qui prévoit tout simplement de supprimer encore 140 000 postes dans la Fonction Publique.

Refusons l’asphyxie,

Laissons du temps,

Profitons de l’expertise de nos agents, de nos services et de nos directions pour poursuivre nos missions devant les défis qui sont devant nous. Renforçons les moyens – et exigeons de l’Etat qu’il en fasse de même, pour faire face aux difficultés que nous avons en matière d’insertion, d’action en direction des plus démunis, d’accueil des Mineurs Isolés Etrangers parfois en contradiction avec nos valeurs, celles de la République, en faveur de l’enfance en général en cette année du 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits des Enfants où les travailleurs sociaux et les acteurs nous alertent en permanence sur les difficultés rencontrées.

Les mois et années à venir sont pleins d’enjeux,

Le couple Département/Communes qui est celui de l’efficacité et de la proximité est indispensable pour y répondre aux côtés d’une Métropole centrée sur les axes stratégiques de développement.

La seule vraie question c’est : quels moyens l’Etat décide de mettre à Marseille et sur notre Département ?

C’est de notre devoir de ne pas se plier aux exigences libérales de réformes uniquement dictées par l’économie de moyens qui font, depuis 30 ans, la preuve de leur inefficacité.

 

Je vous remercie.

 

 

Seul le prononcé fait foi.

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