Mesdames, Messieurs,
Cher-es ami-es, Cher-es camarades,
Merci à toutes et tous pour votre présence : en particulier Hervé Schiavetti Maire d’Arles et ancien Conseiller Général, a délégation de l’ADECR conduite par Florian Salazar Martin son Président, celle de Rosy Inaudi pour le groupe socialistes et écologistes, d’Haouria Hadj Chikh du Groupe des élus indépendants, la délégation de la CGT du Département conduite par Jean François Gast, Nicolas Valli responsable de FO.
Permettez-moi aussi d’excuser : Pierre Dharreville secrétaire Départemental du PCF retenu, et remercions Jéremy Bacchi et Henri Bascunana qui le représentent, Patricia Fernandez-Pedinelli Maire de Port de Bouc,André Molino Maire de Septèmes les Vallons, Jean Marc Charrier ancien Président de notre groupe, Frédéric Vigouroux, et Lisette Narducci.
Aimé Jacquet disait : « Donner, recevoir, partager : ces vertus fondamentales du sportif sont de toutes les modes, de toutes les époques.
Elles sont le sport. »
Vous comprendrez qu’après le lancement samedi, de Marseille capitale européenne du sport, je puisse rappeler ces quelques valeurs qui me sont chères, celles du sport populaire prôné par la FSGT, celles de la solidarité et du respect…
En effet, chaque semaine, le mercredi je continue à enseigner à des enfants ces vertus qui permettent de vivre ensemble. Le sport est une activité d’épanouissement personnel et collectif, le sport est résolument social et émancipateur, à condition qu’on le dégage de la politique du chiffre et du résultat, qu’on dispose d’installations de qualité et accessibles à tous.
Ces moments partagés au-delà des différences et des milieux sont aussi des instants de bonheur. « Être heureux est un acte de résistance politique », indique le philosophe Patrick Viveret.
Alors pourquoi s’en passer !
Marseille et notre département doivent être sportifs mais avec des valeurs de solidarité et d’entraide. Et j’ai malheureusement quelques doutes.
Les associations sportives comme les autres sont inquiètes du sort qui leur est réservé avec les baisses de près de 20% des subventions. Je ne parle pas des gros clubs – et encore – mais de toutes les associations qui font la vie d’un quartier et d’une ville.
Toutes celles qui, au quotidien, par leur engagement bénévole, tissent des liens, investissent des lieux de vie et éduquent à la citoyenneté, créent des moments de partage et de bonheur.
Vous devez vous interroger sur le pourquoi de ce détour sportif. Parce qu’avec mes ami-es Conseillères et Conseillers Départementaux nous n’avons de cesse de rappeler à la nouvelle majorité le cœur des compétences du département : la solidarité ! Et le sport est un outil pour bâtir de la solidarité.
Alors notre premier vœu pour 2017 est que notre collectivité s’emploie à cette tâche en priorité : un département solidaire.
La compétence de la SOLIDARITÉ au Conseil Départemental est plus que jamais essentielle. Le 20 décembre 2016, l’observatoire des inégalités indiquait que : La France compte entre 5 et 8,8 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2004 et 2014, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million, principalement sous l’effet de la progression du chômage.
Dans la campagne que nous avons menée en 2015, nous affirmions, je cite : « Face aux injustices et aux inégalités, nous avons besoin que le Conseil Départemental soit un véritable bouclier social face aux politiques austéritaires.
Nous voulons agir dans ce sens dans un département de solidarité et d’intérêt général fondé sur des valeurs de justice sociale et de progrès social pour tous. » Fin de citation.
Pour nous, le département doit faciliter la vie de tous les citoyens, réduire les inégalités.
Force est de constater que nous sommes loin du compte…la chasse aux « tricheurs » et « le droit au mérite » sont le fil conducteur de la politique d’action sociale de la majorité Départementale. Alors que pour le seul département des Bouches-du-Rhône, à Marseille comme le soulignait Gaby Charroux à l’Assemblée Nationale au mois de décembre : « ce sont 65 jeunes mineurs qui sont sans hébergement, dorment dans la rue ou dans des squats, sont en danger de tous ordres notamment sanitaires et à la merci de réseaux et trafics délinquants et violences. Malgré les efforts des acteurs sociaux, des éducateurs et psychologues, les saisines du juge sont longues, les placements sans cesse retardés et, en lieu et place du délai légal de 5 jours et d’une mise à l’abri immédiate, ce sont des délais de 3 à 5 mois qui sont imposés à ces jeunes mineurs. Cela va à l’encontre de la loi française, du code de l’action sociale et de la famille tout autant que de la Déclaration Universelle des Droits des Enfants. »
Il est temps que l’État, la Justice et le Département se mettent autour d’une table pour régler cette question : nous n’avons pas le temps d’attendre, ces enfants n’ont pas le temps d’attendre !
En mars, Nicolas Koukas est intervenu sur le schéma départemental d’organisation sociale et médico-sociale en faveur de l’enfance.
Il relevait que le bilan indiquait que le nombre de places d’accueil n’était pas au niveau des besoins et si la volonté politique est de s’inscrire dans une démarche globale de rationalisation, il ne faut pas perdre de vue l’objectif qui doit être le nôtre : un accompagnement de l’enfant et du respect de sa parole, sa protection et son émancipation comme priorité des missions de notre collectivité.
Pour cela le travail social doit être reconnu. S’il a un coût c’est d’abord un investissement pour toute notre société. Ces derniers jours l’équipe de la Solidarité de la Belle de Mai était en grève. Des travailleurs sociaux en grève, c’est rare, même très rare car ils ont à cœur l’accueil et l’accompagnement des usagers. Mais la situation à cette M.D.S comme dans de nombreuses autres du Département n’est pas tenable ! D’abord sur les conditions de travail, comme ils le soulignent, mais aussi la remise en cause des moyens leur permettant d’assurer la prévention et l’accompagnement qui sont le cœur de leur métier
Ils n’ont pas les moyens de mettre en œuvre les compétences du Département ! Ce n’est pas acceptable ! Des réponses doivent être apportées.
Nous avons la chance que la compétence première de notre collectivité soit la solidarité, donc les questions humaines.
Cela exige des réponses à la hauteur et pas de les aborder que par le seul prisme du coût.
Ainsi, il est de notre responsabilité de soutenir et valoriser ceux qui, au quotidien, sont engagés pour accompagner les familles de notre département. Et nous comptons bien en 2017 comme nous l’avons fait depuis notre élection mettre notre énergie à leur service.
Tout comme notre responsabilité est de ne pas accepter le sort réservé aux bénéficiaires du RSA, à qui les élus de la majorité ont retiré la « prime de Noël ».
D’un autre côté, nous reconnaissons l’apport important du Département avec l’aide aux communes. C’est pour les communes la possibilité d’investir, de se développer et d’offrir aux habitants des équipements de proximité.
Vous avez sans doute vu dans Accents, Martine Vassal qui déclare que « le Département s’engage auprès de l’ensemble du territoire ». Ce n’est pas tout à fait la réalité sur le terrain. Marseille est la grande gagnante ! Marseille nous le disions a besoin de moyens, c’est utile pour l’ensemble du département. Mais nous sommes aussi convaincus que les engagements pris doivent être tenus et l’équité entre les territoires doit être le moteur des choix de notre collectivité.
Nous regrettons les baisses successives des dotations d’État qui amputent nos collectivités de moyens, plus de 36 millions pour le Département.
Ces baisses nous obligent à faire des choix, des choix qui doivent être réfléchis à partir de nos compétences et des besoins des habitants de notre département.
Alors vous comprendrez qu’après avoir dénoncé le plan de communication de la Présidence l’année dernière et son sac à pain, les boîtes à pizza de cette année comme outil de communication ne nous font pas rire. Cette tendance à nous rouler dans la farine ne nous va pas !
On pourrait peut-être utiliser l’argent ailleurs non ?
Vous allez dire, rien ne va ; Ces communistes et partenaires jamais contents… ils commencent mal l’année. Et bien non justement, nous sommes décidés et offensifs et nous voulons « du bonheur et rien d’autre » comme l’écrivait Paul Eluard, nous le voulons pour nous et pour les autres !
Du bonheur et de la démocratie, car sans elle rien n’est possible. Vous avez d’ailleurs pu voir que notre carte de vœux cite Antoine de Saint Exupéry : « Une démocratie doit être une fraternité : sinon c’est une imposture ». Nos conseils de cantons montrent d’ailleurs tout l’intérêt de partager, échanger, proposer et agir ensemble, avec les habitants. Il nous faut aller encore plus loin dans cette démarche.
2017 sera marquée par 2 élections : nous comptons bien donner notre avis, parce que ceux qui font les lois engagent notre département et la vie de ses habitants. La situation de la population de notre pays est difficile, pour certains, dramatique. Déjà Fillon qui se voit en Président, prône la suppression de plus de 500 000 emplois dans la fonction publique.
Un peu de sérieux : avons-nous besoin de moins de soignants dans les hôpitaux, de moins d’enseignants, de moins de policiers, de moins d’inspecteurs du travail, de moins de travailleurs sociaux, de moins de pompiers… ?
Poser la question c’est y répondre c’est pourquoi de tels propos sont indécents et indignes.
« Le service public, c’est la richesse de ceux qui n’en ont pas » dit une célèbre formule. C’est donc la richesse de 90 % de notre peuple. Partout, toujours, nous n’aurons de cesse de le défendre, non pas comme un archaïsme mais bien comme un outil indispensable à la protection et au développement de notre pays et de ses habitants.
Pourtant dans nos cantons on constate : Dégradation des conditions de travail dans les M.D.S, fermeture intempestive à la poste, à la sécurité sociale, à la C.A.F, le manque de moyens pour l’école, la police nationale,…
Les habitants de notre département subissent ces dégradations alors que nous avons besoin de plus de Services Publics pour vivre en sécurité.
C’est pourquoi par exemple, je me suis engagé auprès de mon ami André Molino pour renforcer les moyens humains et matériels de la protection civile – incendie.
Les feux de forêts mettent en danger des vies, détruisent l’environnement, comme nous l’avons vu cet été notamment sur mon canton particulièrement sinistré. On ne peut accepter cela comme à une fatalité. Il est nécessaire de donner des moyens à la défense des massifs forestiers et la lutte contre les incendies à la hauteur des enjeux que cela représente.
Face à la montée des inégalités, les Services Publics sont garants de l’exercice effectif des droits.
C’est pourquoi nous demandons que le Schéma Départemental des services publics soit élaboré dans la concertation avec tous les acteurs concernés, et parce que notre institution à un rôle spécifique à jouer, nous nous opposons à la fusion du Département avec la Métropole.
Cette année 2017 doit être celle qui nous engage vers plus de bonheur individuel et collectif. Elle doit être celle où nous pouvons peser sur les choix à faire pour un département plus solidaire, pour une République qui applique concrètement dans la vie de chacun les principes de notre République de Liberté-Egalité-Fraternité.
Dans le débat national qui s’engage autour de la présidentielle la peur ne cesse d’être instrumentalisée, la chasse au pauvres est devenue à droite un jeu national quand rien n’est dit sur l’explosion des profits des entreprises du Cac 40.
Le Front National, surfe sur la haine et le rejet des autres.
Marine Le Pen cultive sa haine des pauvres. Elle dit qu’il faut en finir avec les chômeurs, les allocataires du RSA, tous ces assistés ! le responsable est pour elle le plus faible, le réfugié.
Vous me direz que c’est normal lorsque l’on a Donald Trump comme modèle. Et pendant qu’elle répand haine et division, la finance et les gros actionnaires prospèrent.
Notre choix et à l’opposé, cela ne vous étonnera pas. C’est pourquoi, lors des législatives de juin, nous soutiendrons les candidats qui font de leur ligne de conduite « l’humain d’abord ».
Avant de conclure, l’année dernière à la même époque je disais que l’année qui venait de s’écouler nous laissait un goût amer. Que dire de 2016, sinon : « pas mieux… »
Comment oublier les victimes de Magnanville, de Nice, de Saint-Étienne-du-Rouvray,
Comment oublier les centaines de milliers de mort des guerres en Irak, en Syrie et ailleurs,
Comment ne pas penser aux enfants d’Alep,
Comment oublier le visage des réfugiés qui cherchent sur leurs embarcations à fuir la guerre et la misère,
Comment ne pas penser à tous ceux morts noyés en méditerranée
La France a une responsabilité, l’Europe a une responsabilité, tout doit être fait et mis en œuvre pour que, comme en appelle Antonio Guterres le nouveau secrétaire général de l’ONU : « faire de 2017 une année pour la paix »
Pour finir et excusez-moi de ne pas l’avoir fait avant, mais on garde souvent le meilleur pour la fin : Permettez–moi de vous souhaiter au nom du groupe des élus Communistes et Partenaires au Département une très belle année 2017 à vous et vos proches.
Une année, qui je le souhaite, sera sous le signe de la paix, de la solidarité et de la fraternité.
Une année qui nous le souhaitons sera marquée par le changement et la démocratie.
Faire triompher la vie et l’avenir de notre vivre ensemble c’est pour moi s’opposer à la haine et comme Martin Luther King disait : qu’ « Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier. ”
2017 doit être de ce cru là
Alors en 2017, combattons toutes les injustices….
Claude JORDA
Président du Groupe Communistes et Partenaires
Seul le prononcé fait foi