Madame la Présidente,
Monsieur le rapporteur au Budget,
Mes chers Collègues,
Avec les élu-es de mon groupe nous ne remettons pas en cause la garantie d’emprunt pour l’Association des Dames de la Providence.
Mais, ce projet pose la question de l’hébergement des Mineurs Non Accompagnés, de leur accompagnement, des locaux d’hébergements qui leur sont dédiés.
Depuis plus de 3 ans, avec les élu-es de mon groupe, nous intervenons sur la situation de ces mineurs.
D’ici la fin 2019, le Département devrait accompagner 1000 mineurs étrangers. Ce n’est pas rien pour notre collectivité et pour les équipes qui sont à leurs côtés. Vous nous avez indiqué que 850 d’entre eux sont déjà hébergés et suivis par le département, soit en établissement, soit à l’hôtel. D’autre se retrouvent en squat dont un tout près de chez nous dans les locaux du Diocèse en face du Département.
Je vous l’ai écrit, et nous avons eu l’occasion Madame la Présidente d’échanger sur la question, nous avons rencontré avec Gérard Frau les bénévoles et les personnes qui sont accueillies dans cet espace. Nous avons pu constater à la fois la souffrance de ces personnes de ne pas avoir un accompagnement digne de ce nom et l’engagement de l’ensemble des acteurs qui interviennent auprès d’elles. Vous m’avez indiqué que les services du département s’y sont aussi rendus et ont pu constater qu’effectivement des jeunes y séjournent mais aussi des familles avec de jeunes enfants, et qu’un engagement a été pris avec la Préfecture de reloger tout le monde. Cela doit être suivi d’effet rapidement.
Bien que ce lieu démontre que de nombreux mineurs ne sont pas accompagnés par nos services, il permet aussi qu’ils ne soient pas dans la rue. Nous tenons à souligner le travail remarquable accompli par les bénévoles, travailleurs sociaux pour certains, hors cadre institutionnel.
Cette solidarité a un prix qui est supporté essentiellement par le diocèses et EMMAÜS. C’est aussi devenu un lieu où s’exprime la solidarité des Marseillais, solidarité qui vous le savez est au cœur de notre culture de Provence.
Je vous ai proposé dans mon courrier que notre institution travaille à un projet partagé avec ces acteurs pour construire un lieu d’accueil qui nous manque cruellement et pourquoi pas d’envisager qu’EMMAÜS puisse être le porteur de ce projet financé par le Département.
Tous ceux que nous avons rencontrés sont demandeurs d’une situation pérenne qui permette un accueil stable qui conditionne une stabilité de vie, la scolarisation ou la formation pour ces jeunes.
Par ailleurs, nous avons déjà eu l’occasion lors de nos Séances Publiques d’indiquer que des efforts importants ont été mis en place par notre collectivité et le niveau de prise en charge de l’Etat n’est pas à la hauteur.
Sur ce volet, je le répète, nous sommes prêts à mener avec vous les combats pour que cette situation change. Comme nous l’avons déjà fait par exemple avec la motion du SDIS, ou sur l’hôpital Nord ou encore pour la défense de la Centrale de Gardanne.
Mais le souhaitez-vous vraiment ? Ce qui m’amène à redonner les propositions que nous avions faites lors du budget enfance famille :
- d’abord concernant l’accompagnement, il nous semble que notre collectivité est garante du bon développement de ces enfants et doit donc effectuer des contrôles auprès des associations pour lesquelles ce service a été externalisé. D’ailleurs il serait nécessaire qu’un service puisse être dédié à cette question.
- Ensuite il nous paraît impossible de ne pas accompagner ces enfants jusqu’à leur stabilisation. Si nous voulons répondre à la convention des droits de l’enfant, il nous faut généraliser les contrats jeunes majeurs pour leur assurer une vie digne et leur permettre de s’installer dans la vie.
Pour répondre à l’ensemble de ces problématiques, il nous faut poursuivre le travail engagé avec les travailleurs sociaux qui œuvrent au quotidien auprès de ces enfants.
Je vous remercie,
Seul le prononcé fait foi