Madame la Présidente,
Chers Collègues,
Depuis la loi du 4 août 2014 et le décret d’application du 24 juin 2015, nous avons obligation de présenter en séance chaque année ce rapport. Il nous permet de voir les avancées opérées et les améliorations à apporter concernant l’égalité femmes hommes en interne et sur les actions que nous menons pour le public que nous touchons.
Cela s’inscrit parfaitement dans le cadre de la Charte européenne pour l’égalité dans la vie locale que le Président Jean Noël Guérini a signé en 2009 selon une volonté politique forte de notre assemblée départementale. Nous ne pouvons que nous réjouir de l’existence d’une telle obligation pour l’ensemble des collectivités. Cela contribue à agir pour gommer l’invisibilité des femmes qui n’apparaissent pas assez dans les données statistiques.
Initiative qui peut être mise à mal si on en croit la loi travail s’appliquant aux entreprises, qui va remettre en cause les fondements de la loi Roudy. Ce texte interdit toute discrimination professionnelle en raison du sexe et modifie en ce sens le Code du travail et le Code pénal. Il propose des mesures concrètes au sein des entreprises et institue un Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, chargé de définir et de mettre en place le principe et la politique de l’égalité dans le travail. Le chemin parcouru depuis 1983 laisse rêveur …
Cependant l’idée est de ne pas se contenter d’un rapport bien sûr, de ne faire que des constats, ce qui est en soi très important pour l’évolution des situations, mais au contraire de prendre appui sur ce constat pour agir efficacement dans ce sens.
Et les « révélations médiatiques » sur le harcèlement sexuel ces derniers jours montrent que nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour permettre aux femmes de vivre sans pression au travail.
Le rapport qui nous est soumis montre, comme celui de l’an dernier, que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler dans notre collectivité. Qu’elles sont plus nombreuses dans le domaine social.
Par contre du point de vue du travail à temps partiel, les femmes sont les plus nombreuses à y recourir.
Même si ce pourcentage est inférieur à celui connu au plan national, là aussi nous ne devons pas nous en contenter. Je pense que nous sommes d’accord pour dire ensemble qu’il y a encore beaucoup de travail à accomplir dans le domaine du rôle de chacun et chacune. Car au-delà des chiffres cela fait la démonstration que les stéréotypes sexués continuent d’être le frein le plus important à l’égalité entre les hommes et les femmes.
Les choix que font les filles et les garçons pour leur futur métier et les freins que constituent les stéréotypes entraînent inévitablement une proportion plus forte des hommes dans les filières techniques où les primes sont plus fortes que dans la filière administrative.
La mixité dans les métiers nous engage à travailler dès le plus jeune âge et pour ce qui concerne la collectivité, en direction de nos collégien-ne-s. Alors pourquoi ne pas saisir le conseil départemental des jeunes pour plancher sur la question afin de faire des propositions d’actions à notre collectivité ?
Pourtant, alors que les jeunes filles réussissent mieux scolairement, leur choix d’orientation et la nécessité de concilier vie familiale et vie professionnelle leur font perdre une partie du bénéfice de cette réussite.
Ainsi elles tardent à percer dans les secteurs et les métiers traditionnellement masculins.
C’est pour cela qu’il nous faut encourager les parcours de ce type, les valoriser par des actions d’information, de sensibilisation, de reconnaissance. C’est un véritable besoin, car dans une société où le visuel prédomine, les représentations stéréotypées et souvent dégradantes des femmes véhiculées par les médias ne permettent pas d’avancer dans le changement des mentalités. Et le modèle familial traditionnel exerce encore de nos jours un poids très prégnant.
Nous pourrions renforcer et amplifier les différentes actions, mesures, dispositifs existants de sensibilisation, d’incitation afin que mamans et papas aient tous les éléments à leur disposition pour faire leur propre choix en la matière.
Pourquoi pas, je me permets une proposition, prévoir une journée en direction des agents de la collectivité afin de faire sauter les idées reçues et faire évoluer les mentalités en la matière.
Peut-être à construire pour le 8 mars prochain.
Un cycle de formation en deux séances avait été lancé dans le cadre de la Charte. Une en direction de la Direction des Ressources Humaines, de l’Education, des MDS et la deuxième en direction des associations. Si nous décidions de poursuivre en direction de tout le personnel cela viendrait renforcer les perspectives que vous énoncez dans le rapport.
Pour finir, une question importante est pointée concernant les rémunérations. En effet, ce rapport fait ressortir que les femmes perçoivent 60 euros de moins que les hommes dans les catégories B et C. et cet écart se creuse pour les catégories A. avec en moyenne moins de 540 euros.
Vous le voyez nous avons encore ensemble des transformations à faire pour qu’enfin l’égalité soit réelle ! Et vous le savez sur ces questions je serai avec mon groupe toujours disponible pour faire progresser le droit des femmes !
Je vous remercie,
Seul le prononcé fait foi