Madame la Présidente,
Mes chers Collègues,
Je me félicite du travail engagé depuis des années avec le canal de Provence.
L’eau est vitale au développement humain. Sans eau pas de vie. Pourtant dans le monde aujourd’hui, 1,4 milliards de personnes sont privées d’eau potable, tandis que plus de 5 milliards n’auront sans doute pas accès à un système d’assainissement décent, d’ici 2030.
C’est pourquoi nous nous inquiétons que le gouvernement s’apprête à brader les barrages hydroélectriques. Il envisage d’en céder l’exploitation à des compagnies privées. Pour elles, les barrages seraient la poule aux œufs d’or. Ils sont déjà construits, ils sont déjà amortis, ils produisent l’électricité la moins chère qui soit. Ils la vendront au prix du marché : profits assurés. Nouveau cadeau du président des riches.
Ces barrages appartiennent à tou.te.s les Fran- çais.e.s. Ils ont été construits par la collectivité, avec nos impôts. Depuis leur construction, ils sont entretenus et exploités par EDF, au service de tou.te.s.
Ils ne sont pas seulement des usines électriques. Avec leurs lacs, ils constituent la première réserve d’eau douce du pays. Cette eau sert à l’approvisionnement des populations en eau potable, mais aussi à l’irrigation pour l’agriculture, à l’étiage des cours d’eau en aval pour assurer leur navigabilité. Ce que nous défendons c’est donc la maîtrise collective, publique d’un bien commun vital, l’eau.
L’hydroélectricité est une source d’énergie déci- sive pour le pays, elle représente 12% de la production électrique du pays. Elle est écologique et évidemment renouvelable. Si l’électricité ne se stocke pas, les barrages sont des réserves pouvant produire du courant quasi instantanément. C’est ainsi un atout pour développer les autres sources d’énergie renouvelable qui ont l’inconvénient d’être intermittentes. Lorsque nous n’avons ni vent, ni soleil, il faut disposer de l’hydroélectricité. Pour qu’il en soit ainsi, il faut un seul et unique opérateur, public, qui utilise les différentes sources selon les besoins, pour l’intérêt général.
Permettez-moi aussi d’évoquer ici un autre sujet d’inquiétude, celui de l’avenir du territoire de Gardanne et plus largement de l’avenir industriel du département. Après la fermeture programmée en 2022 de la centrale thermique, l’entreprise Altéo se trouve placée en redressement judiciaire, les salariés ne sont pas sûrs d’être payé en décembre. Nous allons vers un territoire que l’on veut condamner ! Des salariés par centaines qui sont menacés, un commerce qui va être durement touché, un territoire déjà paupérisé et une population pris en otage dans un jeu de monopoly dont les règles changent tous les jours.
Nous avons le devoir de défendre les intérêts de la population, nous avons le devoir d’intervenir. En ce qui me concerne je compte bien ne pas laisser faire !