Commission Permanente du 11 décembre 2020
Explications du vote contre la signature par le Conseil Départemental du pacte pour la transition écologique et industrielle du territoire de Gardanne-Meyreuil.
Les élu.e.s du Groupe Communistes et Partenaires au département ont voté ce vendredi 11 décembre contre la signature par notre collectivité du Pacte de Transition écologique et industrielle du Territoire de Gardanne-Meyreuil. Et cela pour plusieurs raisons.
Réticences tout d’abord en ce qui concerne un des signataires, et pas des moindres puisqu’il s’agit du nouveau « propriétaire » de la centrale thermique Gazel Energie , du groupe EPH.
Sa seule action concrète à ce jour a été d’anticiper la fermeture du groupe charbon et d’accélérer ainsi le PSE – à savoir 70 % des effectifs supprimés soit 118 licenciements directs (plus avec les indirects)- le projet de territoire en apporterait environ 114, mais sans les salariés actuels !
Toujours en ce qui concerne Gazel Energie, à ce jour son projet industriel (longtemps caché… ) est une vision qui se résume à un 4 pages format A5.
Donc beaucoup de doutes sur le sérieux de ce projet industriel !
D’autre part, l’état exige la signature du pacte pour débloquer les 10 Millions d’euros promis comme une première amorce. Mais on a malheureusement l’expérience en tant que collectivité territoriale des promesses de l’État. L’Etat décide et nous devons assumer ses décisions, sinon…
A noter par ailleurs que dans le Pacte sont écartées les propositions des salarié.es construites avec un bureau d’Etudes, propositions qui reposent sur leur savoir-faire. Ces mêmes salarié.es, en lutte depuis 2 ans, ont monté « l’association des travailleurs de la Centrale » de façon à financer l’étude de faisabilité de leurs projets, qui eux sont chiffrés, créateurs d’emplois et qui auraient un réel impact environnemental sur tout le département.
Un autre élément de réflexion. Le projet de territoire tel qu’il est présenté mise sur le fait que le groupe biomasse fonctionne et envisage ainsi de structurer une filière bois, mettre en place une scierie, un circuit chaleur…
Or aujourd’hui cette tranche 4 ne fonctionne pas du fait, entre autre, de malfaçons à la construction ; aucun essai concluant n’a donc pu être effectué. Cela compromet fortement l’avenir de tout le site.
Et pour terminer, une perle ou plutôt un collier de perles ! Dans le texte de ce fameux Pacte de Territoire on trouve à la page 14 plusieurs paragraphes sous le titre « Valoriser la bauxaline d’Alteo » … ça vaut son pesant d’alumine ! Si la situation n’était pas lourde de conséquences, on pourrait en rire. On peut lire entre autre que « l’objectif de tous les acteurs du territoire est de trouver une alternative au stockage des résidus sur le site de Mange Garri… » et même que « la Préfecture a mandaté la Chambre de Commerce et d’Industrie pour engager un projet novateur d’économie circulaire ». « La création d’une plateforme pilote de valorisation de bauxaline » est proposée. Malheureusement après un an de redressement judiciaire d’Alteo, son acquéreur potentiel (décision du tribunal de commerce de Marseille le 7 janvier) à savoir UMS, écarte toute action dans ce sens puisqu’il ne veut plus entendre parler du procédé Bayer (traitement en amont de la bauxite) à Gardanne. Il a trouvé l’alternative. « Il tourne la page de la pollution à Gardanne » mais il en ouvre certainement une nouvelle en Guinée…mais cela ne se verra pas d’ici ! Pour finir sur Alteo quand le Pacte de Territoire prétend y générer une centaine d’emplois, la solution envisagée aujourd’hui en supprime à terme plus d’une centaine !
Alors comment envisager de signer un tel Pacte qui écarte toute alternative proposée par les salariées de la Centrale et leur association, comment faire confiance à Gazel Energie et à son projet plus que léger, comment signer un Pacte totalement décalé avec l’actualité en ce qui concerne Alteo? Notre groupe s’oppose fermement à cette signature par notre collectivité !