Le gouvernement a décidé de mener un combat résolu contre les fraudeurs.
Mais ne vous y trompez pas ! Pas ceux des Panama Papers, ou les patrons qui « oublient » de déclarer leurs salarié.e.s, ou les parachutes dorés et les spéculateurs ; non, il s’agit de chasser les chômeurs qui refusent une « proposition d’emploi raisonnable ».
Comme toujours avec ce gouvernement il faut se débarrasser du verbiage d’habillage des faits pour aller voir de plus près la réalité.
L’indemnisation du chômage par l’UNEDIC s’élève aux alentours de 35 milliards d’Euros chaque année. L’évasion fiscale annuelle est estimée entre 60 et 80 milliards par an. Pas sûr donc que ce soient les chômeurs qui plombent les comptes de la nation !
L’UNEDIC estime que les chômeurs n’utilisent que 61 % de leurs droits….on est loin de l’abus invoqué par certains.
Madame PENICAUD, Ministre du Travail – qui économisera chaque année 62.000 euros grâce à la réforme de l’ISF du gouvernement dans lequel elle siège – veut un « contrôle humain des chômeurs » quand le Président de la république estime qu’une offre est « raisonnable » lorsque la rémunération est de 20 à 25 % inférieure au salaire antérieur !!!
En fait cette nouvelle réforme répond à deux objectifs :
- d’une part opposer les salarié.e.s aux chômeuses et aux chômeurs dans la droite ligne de division des Français dont ce gouvernement s’est fait une spécialité (fonctionnaires/salarié.e.s du privé ; français/émigrés ; salariés/retraités…).
- d’autre part continuer sous d’autres formes la casse du code du travail en obligeant les privés d’emploi à accepter n’importe quels types de contrats, même les plus précaires, à l’image de ce qui existe en Grande Bretagne ou en Allemagne avec les jobs à 1 euro.
Enfin sur les « offres refusées » par les chômeurs il est bon de rappeler, comme le fait l’Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires (APEIS) que pour plus de 5 millions de demandeurs d’emploi (dont moins de la moitié est indemnisée) « on estime à 300 000 le nombre d’offres réelles d’emploi ».
Ce gouvernement et ce Président, tout au service des riches, veulent casser toute forme de solidarité et de protection sociale.
Il faut le 22 mars une réponse à la hauteur des enjeux.
Claude Jorda – Conseiller Départemental Canton de Gardanne
Président du Groupe Communistes et Partenaires
Marseille le 21 mars 2018