« L’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré le 18 décembre comme une journée pour célébrer le rôle du migrant et la contribution que la migration apporte au développement. »
Cette déclaration officielle de l’ONU rappelle à juste titre que l’immigration n’est pas ce fléau que l’on s’évertue à agiter comme un épouvantail pour faire ressurgir la peur de l’autre.
Si les migrations humaines sont une constante dans l’histoire de l’humanité les phénomènes auxquels nous assistons depuis quelques années nous interpellent particulièrement.
Notre région plus que d’autres a été faite du métissage de populations venues de pays voisins ou d’autres continents selon les aléas des temps : Arméniens chassés par la barbarie, Espagnols et Italiens fuyant le fascisme, Portugais et Nord Africains appelés à venir servir de main d’œuvre spécialisée dans les usines en pleine extension des années 50…
Elles et eux sont devenus nous, parlant avec le même accent, partageant les mêmes émotions, s’enrichissant de leur diversité.
Aujourd’hui par dizaines de milliers à la merci de passeurs, d’autres fuient au péril de leur vie, la guerre, les dictatures, la misère.
Le sordide Monopoly auquel se sont livrés les USA et les puissances occidentales est payé cash par des femmes, des enfants et des hommes qui essaient de survivre. Venus de Syrie, de Libye, ou d’une Afrique livrée aux mains de dictateurs -souvent mis en place par ces mêmes puissances occidentales dans le but de préserver les intérêts financiers de quelques monopoles qui en pillent les richesses-, ils échouent aux portes de l’Europe qui se claquemure. Peine perdue, les mesures répressives indignes ne pourront rien face au désespoir de ces populations qui n’ont le choix qu’entre l’exil ou la mort.
La mort qu’ils trouvent parfois en route, noyés en Méditerranée, transit de froid en passant les Alpes, traités comme du bétail.
Messieurs Macron et Collomb au comble du cynisme, choisissent précisément cette période pour présenter leur projet de loi indigne.
Heureusement des associations, des citoyennes et des citoyens sauvent l’honneur de notre pays comme les Justes l’on fait en leur temps. Comme eux ils sont traités comme des délinquants par un pouvoir qui multiplie les plans anti-réfugiés.
Alors plutôt que de la répression il faut travailler avec les acteurs concernés à la mise en place de conditions d’accueil décentes, travailler au développement de l’Afrique et non à son pillage, travailler à la paix, cesser le double jeu qui consiste à prétendre chasser les terroristes tout en soutenant les régimes du Golfe qui les financent, s’en prendre enfin dans le cadre d’une démarche internationale concertée à la lutte contre les passeurs dont le trafic arrive derrière celui des armes et de la drogue en terme de sommes générées.
Marseille le 18 décembre 2017