Séance Publique du 26 juin 2015
Compte Administratif – DM1 2015
Intervention de Monsieur Nicolas KOUKAS
Groupe Communistes et Partenaires
Madame la Présidente, Chers (es) Collègues,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec beaucoup d’émotion que je m’exprime aujourd’hui dans cet hémicycle.
D’abord parce qu’il s’agit de ma première intervention en tant que Conseiller Départemental du canton d’Arles que je considère comme le plus grand et le plus beau canton du département des BDR !
De l’émotion aussi car je m’exprime au nom du groupe des élus « Communistes et Apparentés »
Notre collectivité est engagée au service de nos concitoyens, mais les délibérations et les ajustements budgétaires examinés lors de cette DECISION MODIFICATIVE 1 (DM1), ajustements budgétaires ne vont pas dans ce sens !
Derrière cette DM1, il n’y a pas seulement beaucoup de chiffre il y aussi des personnes qui ne parviennent plus à joindre les deux bouts et qui bien souvent basculent dans la précarité voire la pauvreté.
Des femmes, des hommes, des jeunes qui Madame la Présidente, ont bien compris, comme vous l’annonciez dans une interview à la Provence le samedi 13 juin dernier, que vous allez « serrer les boulons » !
Alors cette DM1 prend en compte ce que vous nous indiquiez des dépenses sous évaluées et des recettes sur évaluées … soit 20 millions d’euros – moins de 1% du budget global.
Mais force est de constater que les choix que vous nous proposer pour équilibrer nos comptes ne nous conviennent pas !
Vous commencez par supprimer ce que vous appelez « la surprime de fin d’année» aux bénéficiaires du RSA.
Faut-il rappeler Madame la Présidente que les départements sont un des premiers pourvoyeurs d’aides sociales en France et que les personnes allocataires du RSA ne le sont pas par plaisir, mais, par nécessité pour survivre ?
Les Conseils Départementaux y consacrent plus de 35 MILLIARDS D’euros, soit environ 60% de leurs dépenses de fonctionnement.
Des dépenses qui concernent certes le RSA, mais aussi les aides aux personnes âgées, les aides aux personnes handicapées et l’aide à l’enfance.
Mais quel drôle de message envoyé aux plus démunis que de prendre comme une de vos premières décisions la suppression de cette surprime.
Surprime qui doit être un bol d’air en ces périodes de fin d’année, de trêves, où l’on se trouve en famille.
Alors nous apprenons par la presse de ce matin qu’elle devrait être remplacée par des bons cadeaux. Sur cette question rien dans le rapport ni sur le montant financier, ni sur les bénéficiaires concernés, ni sur la manière dont nous allons procéder pour la mettre en œuvre. Il y a bien une étude engagée pour la mise en place d’un dispositif en faveur des enfants qui devrait être abordé à la DM2 en octobre. Mais rien de précis, rien de concret ! Je ne vous rappellerai pas la situation dans notre département n’est pas reluisante.
Mais chacun d’entre nous dans nos cantons respectifs ressentons cette détresse.
Président délégué du CCAS d’ARLES, je la mesure au quotidien.
Et ce sont les enfants qui sont particulièrement touchés, avec 33% d’enfants pauvres dans notre beau département de Provence.
Ce n’est pourtant pas une fatalité, à condition d’y mettre les moyens et que notre collectivité – entre autres – puisse obtenir les recettes nécessaires pour cela.
Certes le gel des dotations de l’Etat et la non compensation des transferts de charge, n’y participent pas.
Et ce sont une nouvelle fois les enfants qui sont touchés avec la deuxième décision que vous prenez avec la suppression des tablettes aux collégiens du dispositif Ordina 13 !
Mais cette tablette était aussi un moyen d’équiper tous les foyers (et notamment les foyers les plus pauvres) d’un dispositif informatique et ainsi de rompre ainsi avec la fracture numérique.
Car demain tous les enfants, nous l’espérons tous, seront des travailleurs, et tous devront savoir utiliser ces technologies dites « nouvelles ».
L’école de la République doit rester celle de l’Egalité.
Voilà en quoi ce dispositif était utile !
Nous souhaiterions, avec l’annonce de suppression du dispositif « ordina 13 » pour avoir des éclaircissements sur le devenir des Agents Techniques Informatique.
En effet ces agents ont un rôle important à la fois pédagogique et technique.
D’un côté, vous supprimez ainsi le dispositif Ordina 13 – collèges – et d’un autre côté on finance par l’intermédiaire d’un prêt « un campus à vocation internationale : The Camp » dédié à la création et l’innovation numérique.
Campus privé dont on n’a quasiment aucuns éléments sur les formations qui y seront dispensées, ni sur les conditions d’accueil.
Notre collectivité se transforme ainsi en banque.
Une nouvelle banque qui prête à taux 0 ; d’autant que nous n’avons aucune garantie quant aux remboursements ; alors que ce projet est financé en totalité par les fonds publics – Région, CAPA, CUM –
Puisque j’en suis aux projets financés par notre collectivité, vous connaissez notre attachement au contrôle des fonds publics, c’est la raison pour laquelle, Claude Jorda cet après-midi en Commission Permanente proposera la mise en place d’une commission de contrôle.
Connaissant votre attachement à la transparence, nous ne doutons pas de votre approbation sur cette question !
Pour finir, vous avez engagé un audit externe, merci de nous informer de l’avancée et des résultats de ce travail.
Madame la Présidente, chers collègues, avec le groupe Communistes et Partenaires nous l’avons dit, par la voix de Claude JORDA, notre Président, dès la première séance, nous sommes très attentifs à ce que la politique du Conseil Général maintienne le cap de la solidarité si utile aux femmes et aux hommes de notre département et nous serons force de propositions.
Au vu de ces éléments, Madame la Présidente, cher-es collègues que le groupe Communistes et Partenaires vote contre le rapport n°14 – Budget supplémentaire 2015.
Permettez-moi de terminer mon intervention par cette citation de Jean Jaurès :
« L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements mais elle justifie l’invincible espoir. »
Les élus Communistes et Apparentés n’entendent pas renoncer à l’espoir.
Je vous remercie.