Séance Publique du 29 avril 2015
Intervention de Madame Evelyne Santoru-Joly
Groupe PC et Partenaires
Mesdames, Messieurs,
Chers (es) Collègues,
Le budget qui nous est présenté aujourd’hui fait apparaitre comme celui de l’année dernière une forte baisse des dotations de l’Etat.
Les Départements vont perdre à l’image de 2014 476 milliards d’euros.
Notre Département se voit donc amputé de 34 millions d’euros au titre de la DGF soit 120 millions pour la période 2014-2017.
Plutôt que d’aller chercher des recettes par une grande réforme de la fiscalité pour permettre de répondre aux besoins de nos populations, pour permettre aux collectivités de poursuivre leurs investissements qui sont en baisse aujourd’hui et dont les PME-PMI en font les frais !!
Le gouvernement s’entête à toujours faire des cadeaux aux grands patronats, comme, par exemple avec le C.I.C.E. Ce dispositif censé être à l’origine de nombreuses créations d’emplois ; Mais c’est à des fermetures d’entreprises, à des reconversions entraînant des licenciements, des suppressions de postes que nous assistons.
Et les derniers chiffres du chômage sont plus qu’alarmant avec plus de 3 millions et demi d’inscrits à Pôle Emploi. Et notre département n’est pas épargné, loin s’en faut !
Cette politique qui libérale, mise en œuvre par les gouvernements successifs n’a qu’une logique la finance contre les populations.
C’est pourquoi, une délégation de notre association d’élu-es, l’ADECR, qui était reçue vendredi dernier par le cabinet du Préfet, faisait part de nos inquiétudes quant aux services rendues à la population fasse à une paupérisation des personnes accrues et des annonces très inquiétantes concernant l’industrie : Total la Mède, INECXIS, Alteo …
A ce sujet, nous avons noté la volonté de la nouvelle majorité sur le développement économique. Il nous semble donc important que le Département se préoccupe de ces entreprises.
Nous le savons tous l’action publique est essentielle d’autant que les Bouches-du Rhône ont un revenu moyen des ménages en dessous de la moyenne nationale. Il est donc nécessaire comme nous l’avons signifié dans cette rencontre de préserver tous les moyens financiers or, c’est le contraire qui est mis en œuvre!
Notre demande de revoir la question de la baisse des dotations, tout comme l’a encore fait l’AMF est un véritable enjeu.
Nous devons peut être imaginé que notre Assemblée se prononce dans ce sens.
Nous avons bien entendu, Madame la Présidente votre annonce de ne pas augmenter les impôts, décision très importante pour la population de notre Département.
Mais vous nous permettrez de rester très vigilants :
• D’abord sur les aides apportées aux associations. Tissu économique, social, elles sont génératrices de milliers d’emplois et permettent de consolider du lien social, la démocratie. Nous souhaiterions connaître quels seront vos engagements en la matière.
• Ensuite, nous l’avons souvent dit, mais il est souvent utile de rappeler ses principes ! nous n’accepterons pas que le personnel soit une variable d’ajustement.
• Enfin, il nous parait juste que les investissements soient portés par plusieurs générations. Nous considérons donc que l’emprunt raisonnable pour investissement n’est pas un endettement comme d’autre.
Il faut l’utiliser plus qu’aujourd’hui et c’est possible car le département a un bon budget grâce à une gestion saine de l’ancienne majorité. Ce qui a permis de ne pas augmenter les impôts pendant 7 années consécutives ! De plus son taux d’endettement est seulement de 370 euros par habitant-es alors que d’autres comme celui des Alpes Maritimes s’élève à 921 euros.
En complément d’une gestion plus juste, cela nous permettrait de dégager de l’autofinancement pour de l’action sociale et solidaire, pour poursuivre nos politiques publiques choisies.
Madame Bernasconi, dans son intervention sur les clauses sociales dans le cadre de l’initiative d’Emergence et du Plie centre, pointait que la prise en compte de cette question passait par une forte volonté politique. Je ne peux que souscrire à son intervention. Comment va-t-elle se traduire pour le Département ? Le budget des investissements représente 614 021 477, 44 euros. Cela montre toutes les possibilités qu’il y a dans ce domaine. De la même façon, Claude Jorda proposait dans son intervention en séance publique, que pour chaque CDDA signé une clause intègre ce dispositif.
Nous avons bien entendu, Madame la Présidente, que vous souhaitiez travailler le budget 2016 à partir des Etats Généraux de Provence.
La démarche nous intéresse et nous souhaiterions en savoir plus : comment va s’organiser la concertation, comment comptez-vous associer la population et les acteurs sur le territoire ? Nous espérons que nous ne nous satisferons pas seulement d’une grande manifestation, ici, dans les locaux du Département mais que nous saurons aller au plus près de la population dans les cantons.
Dans tous les cas, les élu(e)s de notre groupe y apporteront la voix des habitant(e)s de leur canton qu’ils et elles réuniront au sein de conseils cantonaux. Nous serons force de propositions pour répondre au mieux aux exigences du moment relatives au développement économique de notre territoire et aux immenses besoins de nos populations.
Nous regrettons par ailleurs que disparaisse la délégation démocratie, citoyenneté-services publics, qui dans ce travail de proximité, d’écoute, d’échanges et d’enrichissements mutuels aurait pu jouer un rôle très important !
Tout comme nous regrettons l’absorption de la délégation aux droits des femmes dans celle de l’observatoire des discriminations portée par une seule élue.
Vous comprendrez, madame la Présidente, qu’en ce 29 avril 2015, je ne pouvais me taire sur ce sujet.
Cela fait 70 ans, jour pour jour, le 29 avril 1945, que nous mesdames avions pu être éligibles et nous exprimer par le vote sur les affaires publiques.
Enfin, nous étions reconnues pour ce que nous étions, et que nous sommes : des personnes pas seulement plus ou moins jolies, mais des personnes aussi responsables, aussi intelligentes, aussi compétentes et aussi désireuses de nous investir dans la sphère publique que ces chers messieurs.
Et je ne peux que me réjouir que notre assemblée aujourd’hui compte autant d’hommes que de femmes. Mais la parité n’a pas encore totalement changé les exécutifs puisque seulement 10 femmes occupent la fonction de Présidente comme vous.
A ce propos, je salue votre première décision en la matière.
Celle de retirer le carnet de santé dont la page de couverture véhiculait une image stéréotypée, nuisible pour l’évolution des mentalités et aussi pour la santé des filles.
Un travail resserré avec une déléguée qui prenne en compte cette question, à chaque prise de décisions, dans tous les domaines d’intervention d’une collectivité, permet d’aller vers plus d’égalité, de mixité, d’aller dans le bon sens pour le bien de toutes et de tous.
C’était ce que portait le travail de la délégation, bien sûr avec ses lenteurs, ses imperfections dues aux habitudes de travail, au poids des mentalités. Et je ne crois pas que vous me contredirez dans tout ce que cela a apporté, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la charte, à travers l’observatoire.
D’une certaine façon par une prise de conscience des élu(e)s et des agents. Il faut que cela continue et que cela s’améliore !
Et je compte sur vous pour que le soutien au tissu associatif soit renforcé. Car sans ces membres, bénévoles ou personnels, les femmes se retrouveraient encore plus isolées, encore plus en difficultés. Ces associations remplissent bien souvent des missions de service public.
Il nous faut les encourager et par ces temps difficiles contribuer à les maintenir et à se qu’elles développent.
Permettez-moi, à ce moment de mon intervention de remercier chaleureusement toutes les personnes qui m’ont accompagnée dans cette enthousiasmante tâche, je veux parler des agents de la collectivité et des responsables associatives.
Vous le voyez Madame la Présidente, cher-e Collègues, nous sommes la posture de construire un Département solidaire et utile à nos concitoyens. Et nous serons déterminés à défendre la population de notre département !
Si nous partageons les grandes lignes du budget primitif, mais vous l’avez vu nous avons des questions et ne doutons pas que des modifications, vous l’avez annoncé, vont y être apporté.
Nous apprécierons si celles-ci sont conformes aux différentes déclarations entendues ici, ainsi que les réponses apportées aux besoins des territoires et des populations. C’est pourquoi, dans l’attente de ces nouvelles orientations notre groupe s’abstiendra pour ce budget.