Conformément aux annonces faites au mois de novembre, l’expérimentation du RSA sous condition est en route dans notre Département. Une volonté de Martine Vassal et Sabine Bernasconi qui en avaient fait la demande au Gouvernement en septembre dernier.
Vendredi dernier, nous discutions des budgets 2023, Audrey Garino au nom des élu.e.s du groupe communiste faisait part de ses inquiétudes sur la baisse des moyens pour l’insertion et plus particulièrement ceux du RSA : moins 33 millions €. Cette baisse serait dû à une amélioration de la situation économique. En fait, il s’agit juste d’un retour à une situation d’avant la crise sanitaire pendant laquelle nous avons enregistré 12 000 bénéficiaires du RSA de plus.
Dès le début, nous avions indiqué notre position sur cette expérimentation : pour nous le travail ne se paie pas avec des allocations mais avec un salaire et des droits. Et les bénéficiaires du RSA ont déjà aujourd’hui des conditions, notamment par la signature d’un contrat d’insertion. Ce nouveau système d’heures de « travail » obligatoires dévalorise le travail en lui-même et met en concurrence les bénéficiaires du RSA et les salarié.e.s, notamment celles et ceux qui perçoivent les plus bas salaires et travaillent à temps-partiel. Ces choix organisent l’ubérisation et la mise en concurrence des salarié.e.s entre eux. Il sert toujours aux mêmes et on s’en prend toujours aux mêmes !
Que cherche-t-on avec cela ? A créer des sous boulots, sous payés comme c’est déjà le cas avec l’Ubérisation de la société ?
Veut-on aller encore plus loin dans la fin du salariat ?
Ce choix masque une réalité : on ne met pas assez de moyens sur l’insertion dans le département. Les structures qui accompagnent les demandeurs d’emploi sont débordées et les files actives ne cessent d’être augmentées. Les financements sont liés aux résultats plutôt qu’à la qualité des accompagnements. Les travailleurs sociaux en grève hier devant le Conseil Départemental demandent que leurs conditions de travail soient considérées et qu’ils puissent obtenir la prime Ségur. Voilà un choix qui serait utile plutôt que la mise sur le marché de salarié.e.s plus précaires que précaires.
Nous exigeons :
- La renationalisation du RSA,
- L’augmentation du RSA et de tous les minimas sociaux au niveau du seuil de pauvreté,
- Des moyens supplémentaires pour l’insertion,
- La reconnaissance du SÉGUR de la santé pour les travailleurs sociaux des associations d’insertion qui accompagnent les bénéficiaires du RSA,
- L’arrêt de l’expérimentation du RSA sous condition.