Une quarantaine de personnes ont répondu samedi 27 février à l’invitation de Claude Jorda et Rosy Inaudi , Conseillers départementaux .
L’exercice avait un double objectif, faire connaitre la réalité de la situation dans le département (quelques fiches synthétiques donnaient quelques points de repaires) et faire des propositions pour enrichir les propositions dont les deux élus seront porteurs au sein de l’Assemblée départementale et notamment lors du vote du budget du 25 mars.
Après un moment de convivialité autour d’un café -croissant les échanges s’engageaient sur les deux thématiques retenues pour cette matinée: « Un département bien commun contre l’austérité » et un « développement économique générateur d’emploi ».
Dans une brève introduction Claude JORDA brossait le nouveau visage institutionnel créé par la métropole et revenait sur le risque de voir l’échelon départemental remis en cause à brève échéance ,ainsi que sur les choix faits par la nouvelle majorité.
Des choix dont de nombreux intervenants ont montré combien leur traduction sur le territoire commençaient déjà à peser.
Ainsi des salariées de la Maison Départementale de la Solidarité basée à Gardanne témoignaient de la remise en cause de ce service public qui intervient dans les domaines de l’aide à l’enfance, la santé et la solidarité. Couvrant un territoire qui va de Septèmes à Chateauneuf le Rouge, Bouc bel Air, Gardanne et la vallée de l’Arc et alors que la situation sociale se dégrade, les travailleurs sociaux se voient soumis à la loi du chiffre. Plus que la qualité du suivi, c’est le nombre de personnes accueillies qui compte,- au nom d’on ne sait quelle rentabilité-, et alors que le nombre de rendez vous a été multiplié par deux en 3 ans! Rationaliser, réduire la dépense est aujourd’hui la préoccuation majeure .Une politique de réduction des coûts sur le dos des plus précaires dans la droite ligne des premières mesures de la présidente du conseil départemental de supprimer la prime de Noël et l’aide au transport pour les chômeurs.
Un état de fait qui devient la règle dans tous les services sociaux, qu’il s’agisse de la C.A.F, de pôle emploi ou de la Sécurité Sociale, entrainant de la souffrance pour les salarié-es et une absence de réponse aux besoins des usagers. Une situation qui aboutit à cette aberration qui veut que 60% des personnes pouvant prétendre au RSA ne le demandent pas et que de très nombreux chômeurs renoncent à s’inscrire à Pole emploi, qui exige désormais des inscriptions via internet. Ainsi un des intervenants faisait remarquer qu’une inscription au RSA pour un Gardannais mobilise une journée entière avec un déplacement sur Aix et des heures d’attente.
Face à cette situation départementale qui amplifie la politique anti sociale menée à l’échelon national, les intervenants souhaitaient que les Elus mais également l’ensemble des membres du Conseil de Canton jouent le rôle de « lanceurs d’alerte ». La misère et le mal vivre progressent, jusqu’à quand seront-ils tolérés? Comme le faisait remarquer un salarié de la Fondation Abbé Pierre c’est par la mobilisation que voici quelques années avait été obtenue la prime de Noël pour les chômeurs, il faut recréer des initiatives pour faire barrage à la progression de la précarité , bâtir de nouvelles solidarités et exiger les moyens humains et financiers en conséquence.
La deuxième partie de la matinée était axée sur la question de l’emploi et sur le rôle que peut jouer l’économie sociale et solidaire. Celle-ci représente près de 7000 entreprises dans le département des Bouches du rhône et 70 000 emplois, dans des SCOOP, de associations, des mutuelles….
Karim Ghendouf, dirigeant d’une entreprise d’insertion rappelait qu’il se fait déjà des choses sur ce canton et notamment à Gardanne (ressourcerie, jardins solidaires) et à Septèmes . « Chaque citoyen peut avoir un contrat de travail,soulignait-il, beaucoup de choses peuvent trouver des solutions sur le territoire, pour cela il faut se rencontrer,échanger pour bâtir des projets nouveaux qui répondent aux besoins » ;avec l’économie sociale et solidaire le bénéfices ne vont pas dans la poche des actionnaires mais sont réinvestis.
A côté du secteur marchand et du service public ce type d’entreprise a sa place, qui s’adresse à tous et notamment à ceux que le système marginalise; des propositions concrètes ont été faites au Département en charge de l’insertion pour contribuer à faire que les « bénéficiaires » du RSA puissent trouver un emploi. La balle est donc dans le camp de la majotité de Mme Vassal, présidente du conseil départemental.
Après deux heures de débat Rosy INAUDI et Claude JORDA concluaient provisoirement ce conseil de canton qui sera complété par un autre le 5 mars à Septèmes les Vallons (9h salle Grazziani)autour des thèmes: » Des Territoires durables et accueillants » et « Ouvrir le champ de la démocratie et de la citoyenneté ».
Un champ que les présents comptent bien investir et sur lequel C JORDA ,qui a déjà initié cette démarche lors de son précédent mandat compte bien labourer, conscient que l’ intervention citoyenne reste déterminante pour que la politique soit réorientée dans l’intérêt des populations.
Photos D.Corrieri