Fusion Métropole/Département :
Quand le Président des riches veut supprimer la collectivité qui s’occupe de la solidarité.
Ainsi donc, le Président de la République persiste et signe : Il annonce, unilatéralement, la suppression du Conseil départemental des Bouches du Rhône au profit de la Métropole !
Pour faire des économies dit—il, lui qui vient d’offrir 5 milliards d’euros aux plus riches qui se transformeront bientôt, avec la « Flat-Tax », en 10 milliards d’euros.
Mais en fait, quoi de plus normal qu’un Président dont toute l’action est tournée vers les plus riches méprise la collectivité territoriale qui a pour compétence première la prise en charge des plus démunis.
Cette annonce est à la fois une erreur politique, une atteinte à la démocratie et un mauvais coup porté aux habitants.
Une erreur politique car le Département est une institution majeure dotée d’élus de proximité car élus dans des cantons, qui sont en contact permanent avec les habitants, souvent les plus fragiles, avec les associations, clubs sportifs, les élu-e-s du territoire…
Une atteinte à la démocratie car une telle décision ne peut se faire sans consulter la population au travers d’un référendum. De plus, il annonce que le mandat des actuels conseillers de la métropole seraient prolongés jusqu’en 2021. Mais quelle légitimité auraient ces élus entre 2020, date de fin de leur mandat et 2021 ? Le seul résultat serait un an de perdu de plus pour la métropole marseillaise boiteuse et inefficace.
Un mauvais coup porté aux habitants enfin car comment peut-on imaginer que la métropole qui est au bord du gouffre, mal gérée, anti démocratique et incapable d’assumer les compétences que la loi lui a fixées puisse assurer demain les missions majeures du Conseil Départemental telles l’insertion, la solidarité, le handicap, la gestion des collèges, les pompiers… Quelle gageure libérale.
Que deviendront les subventions aux associations, aux clubs sportifs, l’aide aux communes, toutes ces compétences facultatives que le C.D actuel assume ?
La dette du Département que la droite a fait passer de 300 millions à 1 milliard d’euros, si elle reste acceptable aujourd’hui au vu de la surface financière de l’institution, viendra s’ajouter aux 2 milliards et demi de la Métropole anesthésiant l’un et l’autre.
La Présidente du Conseil départemental qui se disait hier hostile à cette fusion semble s’attendrir devant ce coup de force en lorgnant elle-même sur la présidence de la métropole.
Ce n’est pas acceptable. Ces petits arrangements libéraux de derrière le rideau se font au détriment de nos villes et des populations. Nous ne l’accepterons pas ! L’exemple de la métropole démontre combien les logiques de regroupement non concertées, non financées, et non acceptées, sont néfastes à notre département et notre pays.
Gérard FRAU
Conseiller Départemental des Bouches du Rhône