Fast Dispatch, sous-traitant d’Amazon pour la livraison de colis aux particuliers et entreprises, c’est l’histoire d’un management écrit comme un livre de Zola au 21ème siècle.
Le Fordisme 3.0 poussé à bout sous l’œil de capteurs électroniques qui organisent à la minute près les tournées et qui surveillent faits et gestes des salarié.e.s. C’est aussi et surtout des délais de livraison adossés à des primes sur des salaires réglés souvent en retard.
Imaginez, chez nous, en France, en 2022, une société où les salariés ne disposent ni de vestiaires, ni de toilettes…
Au-delà de cette organisation et ce management inhumain, leur hiérarchie les obligent à prendre la route sur des camions qui feraient peur à n’importe quel mécanicien de Contrôle Technique. Les salarié.e.s eux-mêmes parlent de « cercueils roulants ». Comble du chantage et de l’hypocrisie, ces mêmes chauffeurs doivent certifier que le camion est en bon état de sécurité dégageant ainsi toute responsabilité de l’employeur.
Devant ces faits graves et inacceptables, ils-elles ont décidé de déposer un droit de retrait face aux risques encourus et à leurs conditions de travail.
Soutenus par la CGT, ils-elles occupent le site depuis le 9 juin 2022. Je suis allé les rencontrer la semaine dernière et j’ai pu mesurer toute leur détermination mais également leur désarroi devant les non-réponses de leur direction qui considère leur droit de retrait illégitime.
J’en appelle à l’Inspection du travail qui s’est rendu sur place et à Monsieur le Préfet de Région afin d’intervenir au plus vite pour organiser une table ronde avec les salarié.e.s, le syndicat CGT et l’employeur afin de mettre fin à cette situation et d’imposer des conditions de travail dignes de notre temps, des droits et le respect des hommes et des femmes.
Le modèle Amazon de déshumanisation de la société et du travail n’a pas sa place ici !
Marseille le 24 juin 2022