Le 8 mars dernier mon ami Pierre Dharreville, député des Bouches du Rhône présentait au nom du Groupe Communiste une proposition de loi « pour une reconnaissance sociale des aidants ».
Celle-ci était soutenue par de très nombreuses associations de malades ou de personnes en situation de handicap. Elle recueillait par ailleurs un large assentiment sur tous les bancs de l’Assemblée Nationale. Son adoption semblait donc ne pas devoir poser de problème. C’était sans compter sur l’acharnement du gouvernement à réduire toute dépense sociale et à ne laisser aucune initiative parlementaire aboutir.
Qu’il s’agisse des Maisons de retraite (EPAHD) ou de l’hôpital public la santé n’est pas une priorité en marche du côté de l’Élysée!
Pourtant comme le rappelait P. Dharreville on estimait en 2008 à 8,3 millions le nombre de proches aidant une personne âgée dépendante ou une personne en situation de handicap. Ce sont pour tous, mais le plus souvent des femmes, de nombreuses répercussions sur la vie personnelle, sociale et professionnelle.
Il s’agissait donc de faire reconnaître par la loi ce « travail » en donnant un statut aux aidants sans entretenir de confusion avec les professionnels qui œuvrent auprès des personnes en perte d’autonomie.
Cela est d’autant plus nécessaire que les structures d’accueil sont en France très largement insuffisantes, tant pour accueillir les personnes handicapées que les personnes âgées, qui en ont besoin et que par ailleurs leur coût en interdit souvent l’accès aux personnes les plus modestes.
Le texte soumis aux élu.e.s faisait des propositions concrètes et mettait en avant l’intérêt -y compris financier- pour l’état de répondre à cette exigence, la prise en charge d’une personne par ses proches étant d’un coût social bien moindre que dans une unité de soin ou une structure d’accueil.
Si la quasi-totalité des groupes de l’Assemblée ont reconnu l’urgence de ce texte et l’ont approuvé, les député.e.s de « La république en marche » sur ordre du gouvernement ont décidé de renvoyer le texte en commission pour ne pas avoir à le voter, montrant à la fois leur mépris de l’intérêt des populations les plus vulnérables et celui des très nombreuses associations qui dans une grande diversité ont travaillé à cette proposition de loi.
Pour supprimer l’ISF l’urgence semblait bien plus grande à M. MACRON et avait fait bien moins de difficultés !
Le 15 mars, partout en France des salarié.e.s, et plus particulièrement ceux des EPAHD et les professionnels de santé seront mobilisés pour interpeller le gouvernement. La question de l’accès aux soins, de la prise en charge des personnes âgées, comme une nouvelle approche du handicap, doivent être posées en grand et faire l’objet d’un vrai débat national.
Pour ma part j’ai travaillé au Département avec des associations, des professionnels pour que nous abordions cette question qui relève pour une part de la compétence du département. Les pistes de réflexions qu’ils ont formulées sont nombreuses et pertinentes. Il faut que ces sujets qui concernent chacun de nous à un moment ou un autre de sa vie rassemblent largement. Il s’agit d’une question de société à laquelle nous devons répondre de manière responsable et permettre pour cela des avancées sociales à l’opposé du retour en arrière auquel nous assistons.
PROJET DE LOI : http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0589.asp