Les révélations publiées sur le groupe Orpea, mettent en lumière des faits gravissimes. Il faut tout faire pour avoir les éléments précis qui ont conduit à ces maltraitances. Nous devons prendre le temps de nous interroger sur les politiques conduites depuis trente ans en matière de dépendance et qui ont générées une maltraitance envers nos ainés.
Depuis des années les professionnels ne cessent d’alerter sur l’insuffisance du taux d’encadrement, sur la dégradation des conditions de travail et sur les difficultés qu’ils éprouvent à prendre en charge dignement les personnes âgées qu’ils accueillent. La crise du COVID n’a fait qu’accentuer l’isolement des séniors et les difficultés.
Sur ce terrain propice, une poignée de grands groupes se sont engouffrés, avec la bénédiction des pouvoirs publics. Ils possèdent désormais 20 % des places en EHPAD et dégagent d’énormes bénéfices, sur le dos des salariés et des usagers. Pour servir leurs actionnaires, ils n’hésitent pas à réduire les coûts des repas, à raréfier les soins, à comprimer les salaires.
Nos aînés se trouvent ainsi pris en tenaille entre l’insuffisance des moyens publics et les exigences de rentabilité financière des acteurs privés. Les élu.e.s de mon groupe ont réclamé l’augmentation de l’APA et ont obtenu la mise en place d’un tarif minimal. Mais il est également nécessaire que des moyens soient déployés pour soutenir les EHPAD publics et leurs salariés. Que des réponses soient apportées pour mieux contrôler les conditions d’accueil des structures financées par la Département. Il convient enfin que l’Etat assume pleinement ses compétences et ses responsabilités en compensant à l’euro près les dépenses départementales liées à l’APA.
C’est seulement à ces conditions que l’on pourra rendre enfin leur dignité à nos aînés en situation de perte d’autonomie.