A l’occasion du 31ème anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant, nous mesurons l’urgence de la situation et l’absolue nécessité de pousser beaucoup plus loin l’exigence en matière de protection de l’enfance.
La crise sanitaire que nous traversons et les réponses apportées ont montré leurs limites et ont parfois même accentué les difficultés rencontrées par les familles. Le confinement a entraîné une forte augmentation des violences intra familiales. Les chiffres sont effarants : augmentation de plus de 35% des signalements et 46% d’interventions policières effectuées dans le cadre de la protection de l’enfance. Les numéros d’urgence, 119 pour la protection de l’enfance ou le 115 pour le SAMU social sont saturés d’appels. C’est un enfant tous les 5 jours qui meurt sous les coups de ses parents.
Malgré l’implication des travailleurs de la filière médico-sociale à organiser dans l’urgence la continuité des dispositifs de protection de l’enfance, on constate que les conditions de vie des plus fragiles se sont aggravées. Trop d’enfants sont maintenus au domicile de leurs parents par manque de solution de placement.
Les conséquences de la COVID 19 sur l’éducation des enfants sont dramatiques : perte de contact avec le système scolaire, carences dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap.
Plus que jamais, le département, chef de file de la protection de l’enfance, doit répondre aux besoins et assurer la protection de l’enfance. Le maintien de l’accueil du public dans les Maisons de la Solidarité et sur les sites de la Protection Maternelle et Infantile, le renforcement du nombre de travailleurs sociaux et de psychologues, sont urgents.
En février 2020, la première convention nationale de prévention des violences sexuelles dans le sport avait contribué à sensibiliser tous les acteurs du monde sportif sur cette problématique. Le département doit aller plus loin dans la protection de l’enfance, en programmant des actions de prévention, notamment dans la lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs dans le sport.
Le schéma départemental de l’enfance et de la famille en cours d’élaboration doit tenir compte de cette réalité et y faire face. A travers la réflexion que nous menons au sein du groupe de pilotage que nous avons initié en 2019, sur le thème de l’enfance, nous y veillerons !
« C’est comme s’il y avait deux vies. L’une, que l’on prend au sérieux et que l’on respecte, l’autre, que l’on tolère avec quelque indulgence, à laquelle l’on accorde moins d’intérêt. On parle des futurs adultes, des futurs travailleurs, des futurs citoyens que seront les enfants et qu’on ne prendra au sérieux ou qu’on ne commencera à prendre véritablement au sérieux que plus tard.» Janusz Korczak